Le mariage et le sexe. (Des anges).

Publié le par Adam Pianko

Mercredi 31 août
 
Le journal Libération, qui comme je l'ai déjà dit n'a pas écrit une ligne sur mon roman, pas même un entrefilet pour en signaler la sortie, a publié hier, dans sa rubrique "Monde" , (ce qui me remet à l'esprit, soit dit en passant, que "Le Monde" non plus, n'en a pas beaucoup parlé), un article qui a attitiré mon attention.
L'affaire se passe en Inde, un pays où je suis beaucoup allé à une certaine époque, vers la fin de mon époque "prêt-à-porter", qui dans l'Histoire de l'industrie du vêtement se situait au début de la vague de délocalisation. 
Dans ce pays, où comme l'écrit l'article, "les mariages arrangés sont un des grands piliers de la société.", il devient semble-t-il difficile, quand on est un homme, de se marier.
Personnellement, ça ne m'étonne pas. Une loi bien connue de l'économie de marché, forme moderne d'organisation de la société dans laquelle le continent indien est entré depuis quelques decennies, dit que la pénurie sur un produit donné entraine inévitablement l'augmentation de son prix.
A l'époque où je faisais tous ces voyages en Inde, il n'y avait pas de pénurie de femmes, c'était plutôt les hommes qui étaient rares dans le pays, et les familles qui en avait un à marier, se trouvaient en situation de force, en situation de poser, et même d'imposer leurs conditions. On voyait s'étaler dans les journaux indiens  des pages entières d'annonces matrimoniales, classées dans deux rubriques séparées. Les familles des filles vantaient leurs qualités, comme s'il s'agissait de surplus en solde, tandis que celles des garçons exposaient leurs exigences: Caste, éducation, origine géographique, parfois beauté, rien n'était oublié, pas même l'énumération de la dot, or, argent, appareils électro-ménagers, alors que cette pratique était interdite par la loi. 
Depuis longtemps, on se livrait en Inde, au meurtre des nouveaux nés de sexe féminin, mais cette pratique était trop clandestine pour avoir un effet réel sur la natalité. Avec l'arrivée massive de l'échographie, et les avortement "sélectifs", que ce progrès de la medecine encouragea, il en alla tout autrement. Les filles aujourd'hui sont devenues plus rares sur le marché,  933 pour 1000 garçons en moyenne nationale, avec une pointe à 861, dans l'Etat de l'Haryana, et donc plus recherchées.  
L'interdiction de la dot, que toutes les lois qui se sont succédées depuis trente ans n'ont pas réussi à imposer, est en train de s'imposer, sous l'effet de celles de l'économie. Désormais, tous les marieurs se savent, s'ils ont un garçon à caser, leur client doit se faire une raison, pas de dot, mais même cette maxime, qui aurait fait plaisir à Harpagon, ne suffit pas. .
"Aujourd'hui le mariage est devenu un luxe",  a confié un célibataire de l'Haryana au journaliste de Libération. Et il a ajouté: "Trouver une femme est impossible, quand on n'a ni terre ni soeur."
La terre, jcela se conçoit. Dès lors que les filles manquent sur le marché, on les réserve à des garçons qui en sont pourvus, mais une soeur, que vient-elle faire là dedans?
La suite de l'article l'explique.
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 "Une pratique de plus en plus courante consiste à ce qu'un futur marié garantisse en échange de l'élue de ses parents que sa soeur cadette épousera un membre de sa belle .famille." 
 
En somme, il s'agit de faire un lot, un blot. Je connaissais les déviations perverses entrainées par la pratque du mariage arrangé, mais pas encore celle-là, que même le quartier juif de Varsovie n'avait pas connue.   
  
 
"En février 1939, dans un certain quartier de Varsovie,  entre la rue Dzielna et le boulevard Nalewski, il y avait quarante deux marieurs. Quarante deux professionnels du mariage arrangé. Soixante dix ans plus tôt, ils étaient encore plus nombreux. Plus nombreux que les préteurs sur gage, que les dentistes et les médecins, et c'était sans compter avec les bénévoles, les maitresses de maison qui mariaient sur le pas de leur porte, un balai à la main, pendant que dans la cuisine, mijotait le repas de midi.
- Tu connais Abraham Rabinowicz, le fils de Yosselè ? C'est un brave garçon, tu n'es pas de mon avis?
- Un brave garçon, c'est vrai.
- Tu sais avec qui je le vois? 
- Avec qui?
- Avec la petite Gittelè.
- La fille du marchand de poissons? Tu ne parles pas sérieusement! Je me demande parfois où tu as les yeux. Tu n'as sans doute jamais pris la peine de la regarder.
Sur la question de l'apparence physique, les avis des marieurs étaient partagés. Il y avait ceux pour qui, sans être promordiale, un physique agréable était un qualité qui avait son prix, et ceux qui professaient que chez une jeune fille à marier, la beauté était à fuir, non à rechercher."  Le Pavé originel". Page 17
  
 
"Le marieur revint de sa mission embarassé. Dans cette affaire, dit-il, il y avait du bon et du mauvais. Le bon était qu'Abel Rosinski n'avait manifesté aucune hostilité de principe à un projet d'alliance avec les Opianski. Mais le mauvais était qu'il ne souhaitait pas le réaliser avec sa fille Shoshana, la troisième des sept filles du meunier. L'aînée s'appelait Simha, et selon la tradition elle était sacrifiée, perdue pour le mariage, vouée à s'occuper de son père, à élever ses soeurs, à prendre en charge les tâches de la maison. Elzbieta état la seconde, et c'était d'elle qu'Abel souhaitait se débarasser en priorité. Sans  vouloir se compromettre en donnant un avis, le marieur indiqua que les deux soeur, qu'il avait vues, se ressemblaient beaucoup.
La substitution se fit en douceur, sans discussion ni brutalité. " Le Pavé originel". Page 46.  Editions de La Martinière. 13 euros dans toutes les bonnes librairies, ou sur le net Amazon.fr
 
Voilà donc aujourd'hui la réalité indienne  qui rejoint ma fiction polono-parisiennne, et qui même la dépasse peut-être en cruauté.
Mais au fait j'y pense, parisienne, parisienne....il faudrait peut-être  que j'aille vérifier, si dans le "Le Parisien", ils n'ont pas fait quelque chose sur mon bouquin. 

Publié dans LA PREMIERE FOIS

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B
Je ne sais que répondre si ce n'est que je suis charmée par tant de gentillesse! Vous avez mon accord pour mettre cette discussion dans votre blog, et je serai ravie de lire votre livre!!! Je vous envoie mes coordonnées par e-mail.<br /> Bonne journée!
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B
Malheureusement, le petit chat n'est pas de moi. Je m'aperçois que vous vous êtes peut-être fait une fausse idée de moi en tant qu'illustratrice, je vais donc vous donner de plus amples informations sur moi.<br /> Tout d'abord je ne suis pas "illustratrice", je suis étudiante et je prépare le concours de professeur des écoles cette année. Concours que je tiens absolument à décrocher. Il me semble que je n'aurai donc pas le temps d'illustrer au jour le jour votre blog, ni à la semaine, car je ne suis pas du tout "productive". De plus je ne m'y connais pas du tout en informatique et ne travaille que sur papier pour le moment. Une illustration me demande plusieurs semaines, car n'étant pas illustratrice, je ne m'adonne au dessin que par loisirs. A titre indicatif, il m'a fallu un mois pour réaliser la première illustration d'un projet de littérature de jeunesse.<br /> Je crains que tout ce que je puisse vous proposer ce ne soit que une ou deux illustrations, qui ne seront pas du tout "professionnelles". Je pense que par conséquent, je ne corresponds pas à ce que vous recherchez et que vous devriez poursuivre votre quête d'un "véritable" illustrateur.<br /> Je vous remercie cependant d'avoir été attiré par mes dessins.<br /> Amitiés, Myriam.
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B
Très bien, grâce à votre indulgence vous avez vaincu ma résistance. Si vous n'êtes pas trop préssé, peut-être que je pourrais vous convenir...! Dites-moi ce que vous attendez de moi... A bientôt!<br /> Myriam
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